La bicyclette, le plus souvent appelée vélo, abréviation du mot vélocipède, a vu le jour au début XIXe siècle. Ce nouveau véhicule a entraîné une véritable révolution dans le transport des personnes, car dès la fin du siècle, il est à portée de bourse de presque tous les travailleurs d’Europe de l’Ouest et de l’Amérique du Nord. Ainsi, les travailleurs peuvent se déplacer plus rapidement qu’à pied d’un lieu à un autre, et ce, à faible coût.
En 1817, le baron allemand Karl Drais von Sauerbronn présente à Paris une « machine à courir assis ». Le véhicule est composé d’une simple poutre de bois sur laquelle sont fixées deux roues dont celle avant est pourvue d’un guidon. Le conducteur s’assoit sur un coussin posé sur la poutre, et pour propulser la machine, il pousse sur le sol avec ses pieds. Cette machine est appelée « draisienne », nom dérivé de celui de son inventeur, mais Drais lui donne le nom de « vélocipède » quand il s’est agi d’importer son invention en France. Puis la nouvelle machine recevra plus tard le nom de bicyclette. Dès avril 1818, on organise à Paris une course de draisiennes. En 1839, l’Écossais Kirkpatrick MacMillan incorpore au vélocipède des pédales reliées à la roue arrière. Peu commode, l’invention de MacMillan est un échec.
En 1861, un certain Pierre Michaux, artisan serrurier, a l’idée de doter la roue avant du vélocipède de pédales. La machine connaît un beau succès dans la haute société d’autant plus que le fils de Napoléon III, l’empereur des Français, s’est engagé à convertir toute la cour au « vélocipède ». Vers 1869–1870, le vélocipède est amélioré quand ses roues reçoivent un bandage de caoutchouc plein. En 1868, le vélo est devenu une mode, l’une des plus grandes attractions du moment qui, partie de Paris, déferle sur le monde à une vitesse fulgurante, touchant toutes les grandes villes d’Europe, puis d’Amérique. En quelques mois, on pédale avec autant d’entrain à Prague et Londres qu’à New York, Boston, Montréal et Québec.
Une machine populaire
Plusieurs autres engins dérivés du vélocipède ont vu le jour dans le dernier quart du XIXe siècle, dont le grand-bi, une bicyclette qui possédait une roue avant d’un très grand diamètre et d’une petite roue arrière, et un vélocipède à moteur qui préfigurait la motocyclette.
En 1892, un certain Frank Lenz, se lance dans un tour du monde avec un vélo muni d’une chaîne d’entraînement et de roues équipées de pneumatiques inventés par l’Écossais John Boyd Dunlop. Lenz disparaît en 1893 quelque part en Turquie. Puis les améliorations (dont le dérailleur) au vélocipède se multiplient, et la machine est enfin produite en séries pour devenir un véhicule de randonnée, de sport ainsi que de transport de personnes et de marchandises, ce qui a révolutionné les rapports à distance entre les personnes. Avant même la Grande Guerre, c’est-à-dire celle de 1914–1918, des millions et des millions d’humains de tous les continents ont déjà adopté la bicyclette.
Dans l’Outaouais des années 1930, 1940, 1950 et 1960, de nombreuses épiceries livraient leurs marchandises à l’aide de bicyclettes et même de triporteurs, alors que les compétitions de vélo prenaient de plus en plus d’importance avec les courses Hull–Buckingham, Hull–Luskville, Hull–Wakefield et Montréal–Hull qui ont fait connaître des champions de chez nous comme Jack Eyamie et Jacques Labelle.
Collaborateur spécial : Raymond Ouimet
Sources :
- Conversation avec M. Jacques Labelle, 30 novembre 2022.
- Radio-Canada, Les fascinants débuts du vélo au Québec., 9 septembre 1922.
- RIVAL, Michel, Grandes inventions de l’humanité, Paris, éd, Larousse, 2005.
- Wikipédia.