Pierre-Paul Lavergne et Vicky Dufour sont un jeune couple d’entrepreneurs qui d’une part, ont le vent dans les voiles, mais qui n’ont « pas les moyens » de se passer d’aides comme celles du Fonds régional d’innovation commerciale, pour les paraphraser. C’est pourquoi, si vous êtes un adepte des billets de l’Espace-O, vous prenez ici connaissance du second projet d’innovation de la Ferme porcine Lavergne.
En effet, Pierre-Paul et Vicky ont fait appel au F.R.I.C. pour la première fois en 2021 alors qu’ils étaient en restructuration à la ferme, qui jadis, produisait plus de 6600 porcs par année. L’entreprise s’est alors tournée vers la production génétique afin de produire uniquement des femelles porcines reproductrices. À ce moment-là, ils ont fait l’acquisition d’un soigneur automatique pour les truies.
Leur première innovation est un succès sur toute la ligne, permettant au couple d’économiser du temps, – qui est particulièrement précieux pour des agriculteurs! -, et même de l’argent, puisque le gaspillage occasionné par le travail manuel pour nourrir les truies est désormais presque nul.
Mettre son énergie à la bonne place
Cette fois-ci, c’est auprès des femelles porcines qui mettent bas que Pierre-Paul et Vicky ont voulu investir, et par le fait-même, innover : « Nourrir 45 truies gestantes manuellement implique beaucoup d’« huile de bras », car les charriots sont lourds! De plus, le fait de vouloir garder une proximité avec notre maternité implique beaucoup de temps et même un côté technique qu’il ne faut pas négliger. Le soigneur automatique nous permet de conserver notre lien avec les truies tout en leur permettant à l’animal de se servir ses repas à sa convenance. », a indiqué Pierre-Paul.
Si comme nous, vous ne connaissez pas beaucoup de détails concernant la maternité de la truie, vous serez surpris d’apprendre que son alimentation change durant la mise-bas : celle-ci doit manger de plus petites portions, en augmentant durant la lactation, pour ne pas perturber la croissance des
porcelets et leur état de chair. Ceci se passe 13 fois par année à raison de 21 jours chacune. Grâce à la réserve du soigneur automatique, la moulée est gardée fraîche et à l’abri de l’eau (qui sert à nettoyer les enclos et les chambres) et permet à chaque truie de quantifier sa nourriture, donc d’encore une fois réduire énormément le gaspillage.
Cette machinerie construite sur mesure pour fixer aux mangeoires existantes représente un investissement dépassant les 10 000$, mais les retombées sont faciles à calculer : le confort de la truie en mangeant à son aise est priorisé, et la lourdeur du travail est moindre.
La Ferme porcine Lavergne connaît bien le domaine des femelles reproductrices et innove, tant pour leur bien-être que pour en tirer avantage comme entrepreneurs. Et non seulement elle est la seule ferme porcine en Outaouais, peu d’entreprises au Québec ressemblent à celle-ci en termes de fonctionnement et de procédés, notamment au niveau de la production génétique.
Comme Pierre-Paul le dit : « La réalité d’aujourd’hui nous met face à des enjeux, mais grâce à l’innovation, on peut découvrir des solutions efficaces qui nous font sauver du temps et de l’argent. Il ne faut pas avoir peur de prendre l’aide qui nous est offerte! ».