Les robots arrivent dans les champs

AGRI-AGRO. Enlever les mauvaises herbes des champs, lutter contre les ravageurs dans les serres et cueillir les pommes dans les vergers sont autant de tâches propres à l’horticulture qui gagnent à être confiées à la machine plutôt qu’à l’humain. Ce secteur agricole, comme plusieurs autres, tarde toutefois à prendre le virage 4.0 au Québec.

« La préparation, l’application et le suivi des pesticides se font encore parfois sur papier. En 2023, on peine à comprendre un tel retard de mécanisation », déplore Izmir Hernandez, conseillère en innovation au Réseau d’expertise en innovation agricole (REIA). Lancée l’automne dernier, cette initiative est le fruit de cinq des principales associations du secteur horticole.

Son but : accélérer la transition technologique dans les entreprises de ce secteur, lesquelles sont confrontées certes à une grave pénurie de main-d’œuvre, mais aussi aux aléas des changements climatiques. « La réduction de la dépendance à des travailleurs peu spécialisés, qui est au centre de notre mission, se conjugue sans problème avec l’amélioration de la durabilité », confirme-t-elle.

À la suite de discussions avec des producteurs serricoles, maraîchers, pomicoles ainsi que de fraises et de framboises, le REIA a déterminé certains freins dans l’adoption de nouvelles technologies. Tous ont par exemple mentionné la nécessité d’avoir des données démontrant la performance de technologies comme des robots destinés à l’agriculture avant de procéder à leur achat.

« C’est pourquoi nous allons organiser dès cette année des démonstrations au champ, sous forme de vitrines technologiques auxquelles les producteurs pourront participer, raconte Izmir Hernandez. Peu de producteurs peuvent se permettre d’acheter des équipements si dispendieux pour ensuite les laisser dormir dans leur garage. »

À l’échelle internationale, on prévoit que la robotique en agriculture connaîtra une croissance de près de 20 % par année d’ici à 2030.