Source : La Presse
ShoppingRoad souhaite favoriser l’achat québécois. Pour ce faire, l’entreprise a mis au point deux projets.
L’innovation
Le premier consiste en une borne transactionnelle, qui est installée dans des endroits stratégiques comme des halls d’hôtel ou de tours de condos et qui permet d’acheter directement des produits vendus par des marchands situés à proximité. Le second projet est en fait un site internet offrant également la possibilité de faire du magasinage auprès d’entreprises d’ici et d’acheter en ligne.
Quel est l’avantage pour un consommateur d’acheter directement sur la borne, au lieu de se rendre au magasin situé non loin ? « On joue sur l’achat impulsif, répond le président, Éric Beauchamp. Dans une tour de condos, on va mettre la borne, par exemple, là où les gens vont chercher leur courrier.
«Le gros avantage pour le commerçant, c’est qu’il peut afficher ses produits là où ils ne sont pas affichés habituellement. Pour le consommateur, le gros bonus, c’est d’être capable d’aller directement dans le transactionnel.», Éric Beauchamp, président de ShoppingRoad.
Même scénario dans les hôtels où les clients, souvent des touristes, auront rapidement accès aux boutiques à proximité.
Actuellement, une trentaine de bornes sont en fonction, notamment dans des hôtels et à Expo-Cité, un site événementiel situé à Québec. Chacune d’entre elles donne accès à un bassin de commerçants différents, puisque l’idée est de favoriser les marchands situés à proximité de la borne. Le site internet a quant à lui été mis en ligne l’été dernier et sera officiellement lancé au début de 2022. Une dizaine de commerçants québécois ont embarqué dans le projet et près de 5000 produits sont offerts. « Pour l’instant, on est limités, reconnaît M. Beauchamp en faisant allusion aux deux projets. Mais on est prêts. On veut se faire connaître », assure-t-il. En ligne ou sur la borne, une fois l’achat réalisé, il est possible de se faire livrer ses produits sur le pas de sa porte.
« On est dans le local et l’hyperlocal », se plaît-il à répéter. La comparaison entre ShoppingRoad et le Panier bleu, répertoire de marchands québécois lancé par le gouvernement Legault qui travaille à la mise en place d’une plateforme transactionnelle, ne le gêne pas du tout.
« Ça ressemble beaucoup à ça, reconnaît Éric Beauchamp. C’est sûr que le Panier bleu veut faire ça, mais c’est tellement une grosse machine gouvernementale. Ils vont arriver sur le tard avec leur projet. Est-ce que ça va vraiment aboutir ? Pourquoi attendre si nous, on est prêts ? Il y a de la place pour tout le monde. »
L’entreprise a par ailleurs proposé au Panier bleu de faire équipe, dit-il. L’idée ne s’est finalement pas concrétisée. « Le plus important pour nous autres, c’est qu’on a mis énormément de temps et d’argent. On veut devenir la référence au Québec. »
Qui ?
ShoppingRoad a été fondée il y a sept ans. Les premières années ont été consacrées à la recherche pour créer une borne intelligente. « En 2019, j’avais vu une borne, dit Éric Beauchamp. C’était interactif. Ça semblait faire beaucoup de choses. Ça m’a intéressé. Je suis entré en contact avec l’un des cofondateurs, Alexandre Dion, et il m’a expliqué le concept. »
« J’étais intéressé par la technologie, ajoute-t-il. Je suis tombé amoureux de l’entreprise. Je leur ai dit : “J’embarque avec vous autres.” Je suis devenu investisseur en tant que vice-président du développement. Aujourd’hui, je suis rendu CEO, président. Je me suis impliqué à fond. »
Des bornes ont été installées cinq ans après la création de l’entreprise. Peu de temps après, la pandémie a frappé. On a alors décidé de prendre un virage plus local, d’améliorer les bornes et de créer le site internet. Aujourd’hui, une quinzaine d’employés travaillent pour l’entreprise.
L’avenir
D’ici l’été 2022, l’entreprise a l’intention d’installer une centaine de bornes interactives aux quatre coins du Québec. Et celles-ci risquent éventuellement de se retrouver ailleurs au pays. « On va grandir en Ontario, dans le reste du Canada et aux États-Unis », dit Éric Beauchamp, président de ShoppingRoad. Chaque fois, l’idée, c’est d’offrir la possibilité de découvrir et d’acheter des produits des entreprises situées dans un rayon de quelques kilomètres. « On est dans le microlocal. »